« Agir pour un monde durable » : le slogan d’Ecocert rassemble de nombreux acteurs. Fabricants, producteurs, collectivités, communautés, partenaires… Nous sommes nombreux à œuvrer pour que la durabilité soit au centre de tout.
Dans cet objectif commun, Elliott Mage, Directeur des Opérations chez FAIRLY MADE, acteur incontournable du secteur Textile durable (dans lequel nous sommes engagés depuis 2008) a accepté de répondre à quelques questions.
Pour commencer pouvez-vous présenter Fairly Made ?
« Fairly Made est une société à mission avec un but clair : réduire l’impact de l’industrie textile et cuir.
Nous proposons aux marques une solution technique qui les accompagne sur 3 piliers :
Traçabilité : nous proposons aux marques, un mapping de leur supply chain et la découverte de tous les fournisseurs de leur chaîne. C'est une plateforme sur laquelle les fournisseurs déclarent des informations de traçabilité et des informations techniques. Ce qui nous permet de les analyser et d'en mesurer l'impact.
Mesure d’impact : Capter la donnée à la source permet de modéliser de manière optimale l’analyse et l’impact environnemental du cycle de vie des produits. L’impact environnemental du produit est complété par une note sociale, une note de certification et une note de recyclabilité.
Communication : Les marques peuvent communiquer vers leurs consommateurs grâce à une page produit, avec des informations légales et complémentaires sur la traçabilité.
Nous accompagnons une centaine de marques en France avec cette solution. Nous sommes leaders en France et commençons à nous déployer à l’international.
Une des forces de Fairly Made est que nous sommes composés seulement d’experts métiers. Notre vocation est de rester 100 % concentrés sur l’industrie textile et cuir.
Cette action de traçabilité et mesure d’impact s’inscrit dans le cadre de plusieurs règlementations (article 13 de la loi AGEC) afin que les marques puissent identifier et mieux communiquer leur impact environnemental (loi climat et résilience) et leur PEF (Product Environmental Footprint de la Comission Européenne). »
Pouvez-vous nous dire quelques mots sur l'importance de la traçabilité dans le processus de production ?
« Aujourd’hui la traçabilité est devenue une nouvelle norme. Il y a tout juste 5 ans, les entreprises avaient encore beaucoup de difficultés à obtenir des réponses. A ce jour, les enjeux multiples (risques environnementaux, besoin de transparence des consommateurs…) sont mieux compris, on ressent une évolution positive de ce secteur.
La traçabilité est un outil qui permet d’identifier les fournisseurs et de collecter de l’information précise pour mesurer l’impact environnemental d’un vêtement.
Ce que je perçois, c’est que les marques et les fournisseurs de fibres ont saisi ces enjeux, mais il y a encore du chemin à faire pour réconcilier ces deux parties prenantes. Les marques communiquent mais il est encore nécessaire de faire le lien afin de mieux connaitre les contextes de fabrication/production.
On est encore en phase de transition, les démarches peuvent être complexes et chronophages. L’enjeu est de simplifier le travail des fournisseurs. »
Quelle valeur apporte la certification à un produit textile ?
« C’est une démarche certes complexe, mais elle n’en reste pas moins nécessaire et obligatoire. La plupart des usines vont se faire certifier d’un point de vue social et environnemental, mais cela reste encore compliqué pour les fournisseurs d’adresser toutes les certifications.
La certification apporte beaucoup de choses : elle fait office de preuves de toutes les actions mises en place, elle rend le travail légitime, et permet de mieux suivre la traçabilité. La certification est un outil qui permet de valider l’existence d’un acteur ou d’une usine engagée dans la supply chain.
En B to B, la certification des fournisseurs apporte des preuves au marques qui peuvent évaluer l’engagement de ceux-ci. Cela leur permet de faire un choix éclairé !
En B to C, je dirais qu’il y a différents types de consommateurs ; certains sont très alertes et formés et connaissent les différences entre les certifications ou du moins, les critères clés. Ils savent que la certification est une garantie.
En parallèle, la majorité des consommateurs sont encore peu conscients de tout ce qui se cache derrière la certification. L’information doit être simplifié aux consommateurs, la directive Green Claims va en ce sens. »
Un premier conseil à donner à une entreprise qui souhaite s'engager vers la durabilité ?
« Commencer par la traçabilité ! Le but est d’identifier les acteurs de sa supply chain avant d’agir. Les entreprises pourront mettre en place des actions seulement après avoir fait un premier état des lieux. Le mapping de la supply chain permet déjà d’identifier les points d’amélioration, par exemple les zones à risques, changer un moyen import en proche import… L’engagement des acteurs de ce secteur se fait sentir, mais le chemin est encore long ! »
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