Initié en juin 2021, le projet BiodivSol consiste à réaliser un état des lieux de la biodiversité dans les grandes cultures biologiques françaises. Ce projet s’inscrit dans un sujet d’actualité relatif à la perte incontestable de la biodiversité. Une méta-analyse de l’IFOAM a cependant révélé que l’agriculture biologique offre une augmentation de 30% de biodiversité.

Comment le projet a-t-il été mené ?

Le projet BiodivSol, porté par le secteur BIO+ de notre filiale ECOCERT France, constitue une étude des pratiques agricoles liées à la gestion de la biodiversité et des sols en grandes cultures biologiques en Occitanie. Lors de cette évaluation scientifique, 28 agriculteurs volontaires certifiés AB en grandes cultures céréalières ont participé au projet. La zone d’étude s’est étendue entre le Gers (32) et la Haute-Garonne (31). Ainsi, les auditeurs ECOCERT de ce secteur ont été mobilisés pour réaliser les diagnostics démontrant une réelle implication de la part de tous les acteurs.

Afin de réaliser ces diagnostics, le « Biodiversity Performance Tool » (BPT) a été utilisé. Cet outil, porté notamment par SOLAGRO et inscrit dans le projet européen « Life Food & Biodiversity », permet d’améliorer la prise en compte de la biodiversité dans les référentiels agricoles.
Trois domaines (environnement de la ferme, pratiques agricoles, engagement socio-territorial) comportant 44 indicateurs, tels que la part d’infrastructures agroécologiques, la part de légumineuses ou encore l’implication au sein du territoire, ont permis de relever les pratiques dans les exploitations.

Les données entrées dans le BPT sont quantifiées sous forme de score allant de 0 à 2 (où 2 renseigne sur des pratiques très favorables à la gestion des sols et de la biodiversité). Ces données ont ensuite permis de réaliser plusieurs analyses statistiques.

Des pratiques agricoles favorables à la gestion de la biodiversité

Plusieurs tendances ont été observées à la suite des analyses statistiques. Tous les sous-domaines (hors agroforesterie) se sont révélés être supérieurs à 1, signifiant ainsi que chaque pratique favorisait la préservation de la biodiversité et des sols.

Certaines corrélations positives ont été révélées entre les pratiques agricoles et la biodiversité. En voici quelques exemples :

  • Plus les rotations de cultures étaient longues, moins il fallait ajouter d’engrais minéraux. Cette corrélation a permis d’illustrer le principe d’autosuffisance. En effet, les producteurs n’ont plus besoin d’être dépendants d’acteurs extérieurs si leurs pratiques agricoles permettent de diminuer la dépendance aux engrais minéraux.
  • Plus la taille des parcelles étaient petites, plus il y avait de pollinisateurs sur les parcelles ou encore plus les haies étaient composées d’essences différentes, plus les pollinisateurs étaient présents sur l’exploitation. Ces corrélations montrent l’importance de la mise en place de bonnes pratiques de gestion afin de privilégier les espèces auxiliaires sur les exploitations.

Toutes les corrélations étaient attendues, cependant elles ont pu être démontrées statistiquement.

Certains indicateurs ont révélé quelques points à améliorer. Notamment la part d’agroforesterie présente à l’échelle des exploitations qui reste très faible. Ou encore la gestion du sol via le labour qui est encore trop ancrée dans les pratiques agricoles. Une minorité des vingt-huit producteurs pratiquaient du non-labour avec des semis sous couvert et certains optaient pour une gestion superficielle du sol en utilisant des outils à dents inférieurs à 15cm.

L’importance significative de l’engagement au sein du territoire

Les analyses ont pu démontrer que plus les producteurs étaient engagés au sein des territoires pour échanger sur les bonnes pratiques (formations, réunions, échanges avec des experts), plus leur part de biodiversité était élevée.
Un des objectifs de ce projet était de communiquer aux producteurs leurs résultats. C’est pourquoi chaque agriculteur a reçu son diagnostic personnalisé ainsi que des conseils d’amélioration pour la gestion des sols et de la biodiversité.

Un impact positif démontré

Par une analyse fiable des données, le projet BiodivSol a permis de démontrer l’impact positif des pratiques agricoles biologiques sur la biodiversité, dans notre échantillonnage, en l’absence d’exigence réglementaire spécifique à ce sujet. Ainsi, les agriculteurs AB enrichissent le règlement, en favorisant la mise en place de meilleures pratiques agricoles en cohérence avec les principes fondateurs de la bio.

La bio est donc une solution pour lutter concrètement contre la perte de la biodiversité à condition de mettre en œuvre une démarche d’amélioration continue.

Penser globalement, agir localement : projet d’état des lieux de la biodiversité (BiodivSol)
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